Second rendez-vous majeur de l'année après l'Ultra du Pas du Diable, ces 90 km du Mont-Blanc étaient sur le papier la course la plus exigeante de mon programme en ce qui concerne le règlement. En effet, il fallait boucler ces 90 km (91 km d'après le parcours officiel, 93.6 km à ma montre) en moins de 24h : pas une seconde de plus !

Photo de l'Arve pris depuis une passerelle
Photo de l'Arve pris depuis une passerelle

Le résultat

Je ne vais pas faire durer le suspens, je suis arrivé plus de 12' après l'heure fatidique après avoir lâché prise à l'approche de Chamonix dans la dernière descente estimant (à 10' du délai) être trop loin de l'arrivée pour rentrer sous la barrière horaire.

Je fais donc partie de ce petit groupe de moins de 10 coureurs qui ont eu le privilège de finir la course sans pour autant être classé / être reconnu comme finisher. Mieux, je suis le dernier à être passé au dernier point de contrôle (3' avant la barrière horaire) du Plan de l'Aiguille.

Mon dossard pour le 90 km du Mont-Blanc 2018
Mon dossard pour le 90 km du Mont-Blanc 2018

Au moins, on ne m'aura pas coupé mon dossard contrairement à tous ceux qui ont été interdit de poursuivre la course à l'un des points de contrôles émaillant le parcours !

Que m'a-t-il manqué ?

Commençons par la fin : à quoi cela tenait d'être finisher ?

Quand j'ai lâché prise, une coureuse m'a rattrapé et a tenté de rallier l'arrivée avant 4h. Malheureusement pour elle son heure d'arrivée est 4h00 et quelques secondes puisqu'elle n'est pas non plus classée.
En me déchirant sur le dernier kilomètre, j'aurai peut-être pu franchir la ligne à la seconde près qui sait, mais le fait d'être encore dans la descente à 10' de l'échéance a mis le mental à rude épreuve, la peur de forcer et de faire une chute / blessure dans les derniers lacets l'ayant emporté.

Mais à vrai dire ce n'est pas dans ces dix dernières minutes que se jouait le statut de finisher. Passons en revue les précieuses minutes qui auraient pu être préservées tout au long de la course :

  • commençons par un meilleur placement au départ et les 2 premiers km à bloc : j'étais relativement bien placé même si en arrivant encore un peu plus tôt j'aurais pu faire mieux (se rappelle bien à moi la CCC et le temps perdu sur la première montée). J'ai parcouru les deux premiers kilomètres à 10 km/h et sans doute qu'en forçant davantage j'aurai pu réduire la perte de temps dans les bouchons (ralentissements passage en monotrace mais aussi arbre en travers du chemin). Sur la base de mon temps au Brévent, il est assez clair que j'aurai pu gagner 10' en concédant des efforts sur les 20 premières minutes de course, voire sur toute la montée (ne m'étant pas mis dans le rouge)
  • Passage à vide à la sortie du ravito du Buet : autant j'avais couru depuis la fin de la descente de la Tête aux Vents jusqu'au ravitaillement, autant je n'ai pas tiré profit des premiers hectomètres avant la montée vers Floriaz. Pire, je me trouvais pendant une demi-heure sans energie, faute probablement de m'être assez alimenté en prévision de la montée. Je pense avoir subi pendant les trois quarts de la montée, et j'aurai donc pu facilement gagner 15' en étant plus lucide / appliqué sur mon alimentation
  • Oubli ravitaillement en eau au Mollard / à sec sur la montée Emosson : regonflé à bloc à l'occasion d'une descente rondement menée et d'une avance de 45' sur la barrière horaire, j'en ai oublié de m'assurer que ma poche à eau était assez remplie pour attaquer le prochain obstacle. Ca n'a pas raté puisque je n'avais déjà plus d'eau au milieu de la montée et ai dû me rationner avec la flasque qui devait plutôt me servir à me rafraîchir le visage. 72' pour faire 2 kilomètres, c'est énorme, et je pense y avoir perdu bien 20'
  • Courir au lieu de marcher sur le dernier km de plat avant le ravito d'Emosson : la montée enfin finie, il restait plus d'un kilomètre à longer puis traverser le barrage. En trotinant plutôt qu'en marchand j'aurai pu préserver 5' de temps
  • Attaquer sur la seconde partie de la descente vers Le Tour : quand on me dit que ça ne fait que descendre sur 6 à 7 km et qu'à peine un kilomètre plus loin s'amorce une série de montées, j'ai du mal à me relancer quand vient le temps de la 'vraie' portion de descente roulante et me suis laissé porter par le train de marche d'un couple. Il y avait largement de quoi gagner 10' sans s'épuiser spécialement
  • Contrôle matériel non optimisé en sortie ravito Le Tour : c'était connu qu'il y aurait des contrôles, mais alors que je finis mon ravitaillement, remet tout mon matériel, 10 mètres plus loin me voici obligé de sortir le matériel à contrôler. Une annonce en arrivant au ravitaillement m'aurait évité ces 3' de perdues et surtout la déconcentration due à ce faux départ
  • Meilleure anticipation alimentation avant montée Montenvers + mental absent sur les 2 premier km : j'étais concentré sur deux choses au ravito, la soupe (qu'il n'y avait plus au précédent ravitaillement), et mettre mes lentilles. J'en ai oublié de prendre de quoi attaquer correctement la montée, d'autant que le mental à énormément fait défaut sur le début de la montée puisque la pensée de faire demi tour a traversé mon esprit avant d'avoir le réflexe de l'alimentation et que le physique reprenne le dessus. J'y aurais facilement perdu 10'
  • Changement batterie frontale en pleine montée  Montenvers : alors que j'avais repris du poil de la bête, voilà que la frontale s'éteinds dans la montée. Le temps de remplacer les piles par la batterie que j'avais à portée de main et de se remettre dans la course, et ce sont bien là aussi 5' de perdues alors que j'aurais certainement du privilégier un changement au ravitaillement plutôt que de penser que ça tiendrai.
  • Ravitaillement assis dans la montée finale Montenvers : portion très technique et pentue, comprenant l'importance de ne pas négliger l'alimentation je décide de m'arrêter pour manger une barre. Ce sont 2' de perdues là où j'aurai pu continuer à avancer tout en m'alimentant, sans compter le temps que j'aurai pu grappiller en accrochant le coureur qui était à 50 mètres devant moi à ce moment là.
  • Excès de confiance timing montée Plan de l'aiguille : j'ai clairement pris à la légère cette dernière portion montante, pensant que je tiendrais sans soucis les 20' d'avance sur la barrière. Finalement je n'en avais plus que 3 et ceci grâce au concours des serre-fils qui m'ont incité à accélérer le pas alors à 2 km du sommet. En étant moins confiant et plus à l'attaque, j'aurais au moins pu grappiller 5' sur cette portion
  • Faire la dernière descente frontale plein phare : la crainte d'un autre remplacement de batterie m'a amené à ne pas mettre la frontale au maximum, ce qui aurait pu me permettre de mieux apprécier certaines trajectoires et de faire encore mieux la descente rendue plus difficile fait de l'obscurité. Combien de minutes aurais je pu grappiller ainsi ? Difficile à dire. Peut être les 2' qui m'auront manqué pour y croire jusqu'au bout et ne pas lâcher prise sur le dernier km ?
  • ne pas faire de photos : difficile de songer à mettre de côté ces souvenirs, mais ce sont certainement près de 5' qui ont filé

Je pense inévitablement à d'autres leviers qui m'auraient permis d'arriver plus tôt mais pour lesquelles je peux difficilement chiffrer le gain :

  • embarquer moins de matériel : affaires de rechange non utilisées, barres et autre ravitaillement en trop par rapport à ce dont j'avais réellement besoin. Tout cela a pu alourdir inutilement de 1 à 2 kg mon sac
  • le poids, parlons en : j'ai toujours 10 kg de trop par rapport à un poids normal (je ne parle pas poids de sportif, car pour ça il faudrait encore enlever presque autant). Autant je n'ai pas ressenti de gêne sur les descentes, autant je ne peux pas m'empêcher de penser que cela joue de façon notable sur les montées
  • faire une reconnaissance : les 2 sessions ne collaient pas à mon planning, mais elles auraient pu me permettre de prendre des repères et de voir venir le piège de la barrière horaire se refermer sur moi
  • mieux réviser ma feuille de route : j'en ai faite une que j'avais photographiée et mise sur fond d'écran du téléphone, mais l'effort à produire pour la visualiser pendant la course m'a découragé. Pourtant, en la relisant je constate que seule l'estimation 'optimiste' pour la dernière descente était viable pour finir sous les 24h. Quand on n'a fait que 2 tronçons sur une base de temps 'raisonné' et le reste en 'pessimiste', on comprend qu'il ne fallait plus calculer mais avancer sans chercher l'économie
  • utiliser d'autres chaussures ? En effet, j'ai couru en Altra Superior 3.5, le modèle trail le moins amorti de la gamme du fabricant Zéro Drop / Toe Box. Oui mais non, réponse plus détaillée en fin d'article.

Bref, tout mis bout à bout j'avais de quoi arriver à 2h30 voire même avant, mais l'histoire est ainsi écrite.

Le parcours

Coureurs dans la nuit attendant le départ de la course
Coureurs dans la nuit attendant le départ de la course

Il est dit que le 90 km du Mont-Blanc est d'une difficulté supérieure aux courses de l'UTMB. Si vous voulez mon avis, je dirais que si la difficulté se définit par l'intermédiaire des ascensions, la réponse est non. Certes, les montées vers le barrage d'Emosson et vers le Montenvers sont loin d'être anecdotiques, mais elles ne présentent pas à mes yeux une difficulté plus importante que Grand Col Ferret, La Giète, ou Catogne pour celles que j'ai pu pratiquer sur la CCC et l'OCC.

Ce qui peut justifier qu'on qualifie cette course de plus exigeante que celles de l'UTMB est pour moi lié à 2 aspects :

  • le faible nombre (en comparaison) de portions roulantes
  • les barrières horaires plus serrées

Petite mise en jambe avant la montée du Brévent

Même écueil que ce que j'ai pu rencontrer sur l'OCC et la CCC, un départ de course qui amène inévitablement à des ralentissements / embouteillages une fois la voie (le sentier) rétréci, avec le moindre obstacle (ici un tronc d'arbre en travers) qui nous fait nous arrêter net et nous coupe dans notre élan.
Comme je l'ai déjà mentionné, le départ devient un moment très stratégique puisque l'enjeu va être de bien se placer et de tirer son épingle du jeu des premiers kilomètres pour subir le moins possible les conséquences du rétrécissement du sentier.

Photo au petit matin prise au sommet du Brévent
Photo au petit matin prise au sommet du Brévent

J'avais estimé entre 1h50' et 2h30' pour rallier le Brévent ... j'y suis pointé à 2h32'

Sortez les skis pour passer PlanPraz avant de ralier La Flégère

On nous avait prévenu au briefing de course : toute la portion du sommet jusqu'à PlanPraz était quasiment en névés. Ce fût donc un travail d'équilibriste (je n'ai pu m'empêcher d'avoir une appréhension en me souvenant d'un mauvais appui 4 semaines plus tôt sur la Maxi-Race qui avait réactivé mon entorse de la cheville) et parfois même une avancée en chasse-neige.

Coureurs abordant un passage de névés sur la descente vers PlanPraz
Coureurs abordant un passage de névés sur la descente vers PlanPraz

2 km plus tard et nous étions assez bas en altitude pour retrouver un terrain plus habituel nous amenant au premier ravitaillement.

Puis ce fût un enchaînement de descentes et montées qui nous emmenait jusqu'à La Flégère ... lieu de la première barrière horaire. Pour bien exploiter cette portion il fallait être capable de relancer, chose que j'ai faite par moment mais pas systématiquement.

J'avais estimé entre 1h et 1h30' le temps pour rallier La Flégère depuis le Brévent ... j'y suis pointé en 1h14' et y passe 44' avant la barrière horaire.

Je sacrifie quelques secondes pour retirer ma veste, la chaleur se faisant tout doucement sentir, et me dis que j'ai - modulo les faits de course - bien entamé ma course.

Petite montée vers la Tête aux Vents avant de fondre sur le Buet en passant par le col des Montets

Cette montée, je l'ai faite sans trop forcer, sans doute car mes pensées étaient ailleurs : c'est le chemin inverse que nous aurions dû emprunter sur la CCC l'an passé, si le parcours n'avait pas été changé pour cause d'intempéries.

Paysage sur le parcours reliant la Flégère à la Tête aux Vents
Paysage sur le parcours reliant la Flégère à la Tête aux Vents

La descente, je l'ai faite au train en me sentant à l'aise sans trop me demander si je pouvais prendre un rythme plus efficace.

Paysage à la Tête aux Vents avec amorce de descente
Paysage à la Tête aux Vents avec amorce de descente

Enfin, j'ai profité de la portion roulante depuis le Col des Montets jusqu'au ravitaillement pour courir et conserver le bénéfice de la descente.

J'avais estimé entre 1h45' et 2h15' cette portion ... j'y suis pointé en 1h58' et y passe 46' avant la barrière horaire. L'écart est stable alors que c'est une portion qui aurait dû m'être profitable rétroactivement.

A noter que pour l'avoir faite dans le sens de la descente, j'aurais largement préféré faite la montée Tête aux Vents sur la CCC en 2017 plutôt que le parcours de repli casse pattes à travers Tré Le Champs (mais au moins la CCC, je l'ai finis dans les temps vous me direz ;-)).

Ascension vers la Loriaz pour redescendre au Molard

Au ravitaillement, je sors la poche à eau pour la remplir, puis je la remet, fixe mon sac ... et sens le tuyau dans mon dos. On recommence donc (tiens, encore 2' à inclure dans le décompte ?) puis c'est reparti.

Là où d'autres reprennent en courant, je pars prudemment en marchant. Tellement prudemment que j'en oublie d'anticiper la montée et d'avaler ce qu'il me faut pour pouvoir carburer ? En fait non ... j'ai un passage à vide et j'ai le sentiment de ne rien pouvoir avaler. Après avoir marché et m'être fait dépassé par bon nombre de coureurs, alors que la pente se fait de plus en plus présente je me décide à prendre un mix Goldenberry & Pecan de Tribe ... bien m'en a pris.

Des montagnes enneigées à perte de vue
Des montagnes enneigées à perte de vue

J'ai finis par stabiliser ma position sur une portion de plat avant le dernier km de montée, rendant tout de même 83 places depuis le précédent ravito en arrivant au chalet de la Loriaz.

Portion de plat avant la dernière montée vers le chalet de la Loriaz
Portion de plat avant la dernière montée vers le chalet de la Loriaz

Heureusement, la descente vers le Molard m'a permis de me refaire tant sur le timing que sur les positions puisque j'y ai repris 38 positions.

J'avais estimé entre 1h55' et 2h45' cette portion ... j'y suis pointé en 2h28' et y passe 48' avant la barrière horaire.

Malgré mes déboires sur la montée, je continue de grappiller un peu sur la barrière.

La montée vers Emosson ou le révélateur

Je ne compte plus le nombre de lectures faites en amont de la course où j'ai pu constater que pour une grande majorité de coureurs "si tu passes la barrière à Emosson, tu as de fortes chances de finir".

Je m'attendais donc à un obstacle de taille, et décide donc de ne pas traîner au ravito point d'eau ... au point de négliger (oublier ...) le remplissage de ma poche à eau.

2 km plus loin, je m'en rend compte et il ne me reste plus qu'une flasque avec 15 cl d'eau fraîche initialement devant me servir à me rafraîchir le visage. Et nous voilà dans le dur de la montée : à découvert et avec de rares écoulements d'eau qui ne peuvent évidemment servir que pour se mouiller. Ces 2 km (533 m D+), je les ferais en 72' avec plusieurs arrêts pour ne pas risquer la surchauffe.

La montée n'est pas finie mais un écoulement d'eau plus important se présente sur le parcours, et je fais comme un autre coureur probablement lui aussi à sec : je remplis ma flasque en me disant que ce sera ma sécurité pour la fin de la montée.

Je bois avec appréhension et poursuit néanmoins la montée de façon prudente, jusqu'à déboucher derrière le barrage avec pour indication "c'est plat et il y a 10 minutes jusqu'au ravito". Le coup d'oeil en vaut la peine, on sort le téléphone pour immortaliser tout cela, puis je me dis que j'ai assez de marge sur la barrière pour me permettre de marcher plutôt que de relancer jusqu'au ravitaillement.

Panorama à l'approche du barrage d'Emosson
Panorama à l'approche du barrage d'Emosson

J'avais estimé entre 1h15' et 2h cette portion ... j'y suis pointé en 2h14' (+15' d'arrêt) et en repart donc 20' avant la barrière horaire.

La descente vers le Chatelard : le piège pour plusieurs coureurs

En repartant, j'entends un coureur dire à sa famille "j'y vais, je me garde 20' de sécurité". Un autre affirme que le prochain ravito / barrière n'est vraiment pas loin ... ce qui laisse à penser qu'il est bizarre d'y mettre une barrière horaire.

Une descente ? Mais ça remonte en fait ... puis c'est relativement plat. Ce tronçon ne serait-il pas aussi expéditif qu'on aurait pu penser ?

Ambiance discussion avec le coureur qui me suit sur mes Altra et mon choix de m'aligner avec le modèle le moins amorti de la gamme. Puis, au profit d'une traversée de route je m'arrête pour un besoin naturel, et repars au train derrière un groupe de coureur. Très vite le coureur devant me demande si je veux passer, et je lui réponds "pas pour l'instant". Ça n'aura pas durée 3' et je me suis (é)lancé : je fais la descente.

Arrivés au pied du funiculaire, nous nous interrogeons sur la localisation du ravito / barrière, pour finalement découvrir que ce n'est pas (encore) ici. Oh mais il est déjà 15h35 me dis-je (avec une barrière horaire à 16h), ça commence à se rapprocher un peu trop ...

Finalement j'arrive au ravito où on nous annonce 15' sur la barrière et la présence d'une fontaine plus loin. Mois qui pensait gagner du temps sur la barrière, j'en ai perdu alors que je suis plutôt au dessus de la moyenne en descente.

J'avais estimé entre 40' et 1h cette portion ... j'y suis pointé en 1h04'. Je repart donc 10' avant la barrière horaire après avoir pris soin de remplir ma poche à eau (non, on ne m'y prendra pas deux fois, même si j'ai l'impression que ce n'était pas indispensable tant au moment de la compléter qu'en arrivant au ravitaillement suivant).

Direction Le Tour sans passer par la Tête de l'Arolette

Nous avions été prévenu au briefing de course, trop de névés, donc activation d'un parcours alternatif. Reste à savoir s'il est favorable ou défavorable car si sur le papier nous ne montons aussi haut, rien ne dit que nous ne cumulerons pas davantage de kilomètres (sans compter la part de descente qui ne nous sera pas profitable).

Je ne garde pas de souvenir particulier de la montée, si ce n'est  qu'après le point d'eau des Esserts nous avons eu droit à un chemin assez large type route forestière.

Ce dont je me rappelle bien, c'est d'être passé au sommet (de ce que m'ont décris les bénévoles) et d'avoir entendu qu'il y avait 6 à 7 kilomètres de descente. J'attaque donc la descente avec l'objectif de creuser un écart sur la barrière horaire, puis j'arrive au pointage du Col de Posettes où le profil se refait montant. Pestant un peu sur les mauvaises indications, la bénévole me rassure et me dit qu'il n'y a que cette portion visible de montée. Malheureusement elle avait tord et il y eut plusieurs bosses successives (le plan officiel les regroupe sans doute en une seule) ce qui a fini d'achever mon entrain pour "faire la descente".

Montagnes enneigées en arrière plan, prairie et forêt de sapins au premier plan
Montagnes enneigées en arrière plan, prairie et forêt de sapins au premier plan

C'est au moment où il n'y avait plus que de la descente que je décidais - vexé - de poursuivre en marchant plutôt qu'en trottinant, rattrapant un couple de coureurs et restant derrière eux en suivant leur rythme. Au loin nous voyons la tente du prochain ravitaillement, mais difficile d'estimer la durée qu'il nous reste. Finalement, la coureuse qui me précédait m'a encouragé à passer, ce qui m'a relancé dans un rythme un peu plus soutenu pour finir la descente et arriver au ravitaillement Le Tour où une bonne ambiance régnait.

J'avais estimé entre 3h et 4h30 cette portion ... j'y suis pointé en 4h ... et on m'annonce qu'il n'y a plus de soupe et plus de bananes. Moi qui avait justement besoin d'une bonne soupe pour atténuer un début de douleur gastriques, je n'ai eu d'autre choix que de poursuivre au coca.

Pire, alors que j'avais pris soin de bien tout remettre après avoir rempli ma poche à eau, que je fais un ... faux départ puisque je me heurte à un obstacle de taille : le contrôle de matériel. Il faut donc enlever son sac, sortir et montrer le bon fonctionnement du matériel contrôlé, avant de pouvoir repartir 15' avant la barrière horaire.

Dommage que ce contrôle ne soit pas annoncé dès l'arrivée au ravitaillement. Cela permettrait d'optimiser son arrêt en en tenant compte (ce qui n'a pas du tout été le cas pour moi).

Poursuite de la descente vers Les Bois

Je me retrouve de plus en plus souvent seul désormais. Un coureur me dépasse en montée, et je le rattrape en descente au profit d'un arrêt de sa part. Puis je me rends compte qu'il suit mon rythme et nous entamons la discussion. Entre nos échanges autour des Lapins Runners, de l'Ultra Du Pas du Diable, et autres sujets, nous profitons de chaque portion plus roulante pour courir : sur la partie descente nous sommes assez alignés et ça nous aide à ne pas se laisser aller au rythme de la marche ou d'autres coureurs que nous avons l'occasion de rattraper. Prenant le relais à un moment, je me rends compte qu'il n'est plus derrière moi en arrivant dans le village, je me désunis automatiquement pour preuve que courir en binôme constituait un bon apport. Le ravitaillement est en vue et je le vois arriver quelques minutes après moi.

Concentré à mettre mes lentilles pour aborder la course de nuit, je ne prendrais pas de nouvelles et me remettrait en chemin le plus vite possible, frontale vissée sur la tête.

J'avais estimé entre 1h20' et 2h cette portion ... j'y suis pointé en 2h. Je repars donc 30' avant la barrière horaire, de quoi voir venir en principe.

Montée vers le Montenvers avec deux profils de parcours bien distincts

On s'engouffre vite dans la forêt qu'on ne quittera plus jusqu'au Montenvers. Le physique fait une pause et, très vite, mon esprit se laisse envahir par l'idée que je ferais mieux de faire demi-tour : le mental est aux abonnés absent.
Plusieurs coureurs / groupes de coureurs me déposent, ce qui entame encore davantage ce mental que je ne reconnais pas. Là où je sais en général me faire violence, je suis ici complètement anesthésié et n'arrive pas à transmettre à mes jambes d'amplifier le rythme. Pourtant le terrain n'a rien de complexe, certes il faisait nuit mais cela ressemblait à un chemin forestier peu accidenté.

Et puis, une lueur de lucidité : peut-être devrais tu t'alimenter ? J'étais tellement focalisé sur la soupe au ravitaillement (cette soupe que je n'avais pas pu avoir au précédent) que j'en ai oublié de prendre de quoi carburer sur la montée.
Une fois cet oubli compensé, le physique reprend le dessus sur un mental qui reste néanmoins en berne, et ce sera un statu quo jusqu'au prochain ravitaillement en terme de positions.

Heureusement que ce regain d'énergie arrive, car peu de temps après c'est un changement assez significatif qui se manifeste sur le profil : le terrain devient beaucoup plus accidenté et le dénivelé plus important sur un bon kilomètre.

J'arrive au Montenvers, rattrape un coureur, et nous tombons sur le ravitaillement une centaine de mètres plus loin.

J'avais estimé entre 1h50' et 2h30' cette portion ... j'y suis pointé en 2h26'. Après quelques minutes à me ravitailler, je repars 25' avant la barrière horaire en me disant que j'ai fait le plus dur.

En route vers le plan de l'Aiguille ... dans une dimension parallèle

J'avais retenu au ravito l'indication suivante : ça monte encore sur 5 km (de plus en plus facile), puis 7 km de descente.

Je suis mon avancée aux notifications de passage de km sur la montre et me réjouit d'en finir avec la partie ascendante. Je suis seul, puis soudainement une coureuse me rattrape et me demande à quel horaire se situe la prochaine barrière horaire. Je lui dit que je ne sais pas et - avec l'insouciance la plus totale - lui affirme "it should be ok".

Quelques minutes plus tard, elle croise un bénévole qui fait le chemin dans l'autre sens et lui donne des indications. Puis c'est à mon tour : il me dit qu'il ne faut pas trainer et que c'est encore jouable d'atteindre le plan de l'Aiguille avant la barrière horaire. Quoi ? Je suis parti avec 25' d'avance et je risque de me faire sortir par la barrière horaire ? J'ai du mal à le croire et poursuit à mon rythme à l'affût de la prochaine sonnerie de ma montre.

Une dizaine ou vingtaine de minutes plus tard, je perçois une agitation dans mon dos : revoilà le bénévole accompagné de coureurs. Il m'encourage à accélérer, je lui répond que je gère et que je suis large pour faire la distance restante dont je lui donne une estimation. Il me corrige (évidemment avec une distance plus importante) et me passe en compagnie d'une coureuse qui semble surfer avec les barrières horaires.

Encore deux coureurs derrière moi, je les sens un peu trop proches et je leur propose de passer. Mais non, ils ne passeront pas ... car ce sont les serre-fils. A ce moment précis je réalise que je suis le dernier et qu'il est peut-être pertinent de forcer un peu pour ne pas se faire surprendre au prochain ravitaillement.

Je reste néanmoins obsédé par ma montre et ne me sens pas des plus à l'aise avec cette présence dans mon dos assez oppressante bien que bienveillante. Je joue le jeu par moment et commence à réaliser que cela va se jouer à quelques minutes, au point de me forcer à courir par moment n'ayant aucune idée / visibilité sur l'arrivée imminente du ravitaillement.

Il est 2h26 et j'arrive au point de ravitaillement ... moins de 4' avant la barrière horaire. J'avais estimé entre 1h et 1h45' cette portion ... j'y suis pointé en 1h50'.

Pas un regard pour les bénévoles et ce qu'ils pourraient me proposer à boire / manger, il faut enchaîner ...

La descente sur Chamonix pour finir en 24h chrono ?

Au moment d'écrire cette portion de récit, je visualise la célèbre série 24h chrono. Pour moi, ce n'est pas une bombe qui menace d'exploser, simplement mon statut de finisher qui est en jeux.

Ma montre bipe, parfait je vais pouvoir décompter ces 7 km, et cette descente commence ... par une montée. La montée fût certes courte, mais un temps de 14'29" pour le premier km de "descente" n'est pas un temps rassurant (ceux qui extrapoleront sur 7 km et un temps de 90' à tenir comprendrons mon inquiétude).

Je rattrape des coureurs et les passe pour prendre mon rythme. Le terrain n'est pas des plus roulants et nous descendons en lacets monotrace. Bip ... 12'10", voilà une meilleure projection ... bip ... 12'52" ... la calculette tourne dans la tête et je manque de rater un virage. Rattrapant un coureur, il me demande si je sais combien de kilomètres il reste et combien de plat dans Chamonix. Je lui donne mon estimation pour le kilométrage, botte en touche pour la seconde question, et le passe.

Les kilomètres défilent entre 12' et 13', le terrain n'est guerre plus roulant et Chamonix parait encore bien "bas". Il ne peut rester qu'un kilomètre comme je l'imaginais et la descente devient un brin technique : je fais de mon mieux mais je réalise qu'il est 3h50' et que la fin de la descente n'est toujours pas en vue.

Je fais le deuil d'arriver sous les 24h et préfère me concentrer sur la fin de descente plutôt que de prendre une gamelle. Une coureuse me rattrape, je lui indique le temps restant, elle y croit encore. Pour ma part, je rattrape un autre coureur - Cyril - et nous finissons en marchant la descente, puis discutons toujours en marchant tout en suivant la fin du parcours. Bip ... les 7km sont atteints et il est 3h57', par contre nous sommes encore loin de l'arrivée (plus de 600 mètres, mais je ne peux m'en prendre qu'à moi même car la distance est bien celle indiquée sur le plan), arrivée que nous verrons après 24h13' et quelques secondes de course.

Photo de la zone de départ / arrivée (avant-course)
Photo de la zone de départ / arrivée (avant-course)

La photo date évidemment d'avant la course, mais cela représente un peu le sentiment qui m'habite en arrivant.

Nous franchissons la ligne dans l'indifférence la plus totale (merci aux photographes qui sont restés pour immortaliser ce moment) et trouvons maigre consolation dans un ravitaillement d'arrivée des plus sommaires. Pas finisher c'est un peu comme pas de bras, pas de chocolat. Je suis même surpris qu'on ne nous mentionne pas le repas de fin de course offert, mais peut-être que nous n'y avons pas droit en tant que "non classés" (compte-tenu de l'heure et de l'emplacement de mon logement, je ne comptais pas dessus).

J'avais estimé entre 1h20' et 2h cette portion ... j'y suis pointé en 1h47', soit un temps plus que respectable si on considère que j'ai lâché 10 bonnes minutes en arrêtant de courir sur la fin. D'ailleurs, je me suis amusé à compter le nombre de coureurs arrivées après 1h (soit 21h de course) avec un temps intermédiaire de moins de 90' sur ce dernier tronçon : il y en a 33 (à partir du classé 433ème, 245 finishers) soit 13% seulement.

Qui a dit que les barrières étaient réalistes ? En disant cela, je ne remet pas en cause le choix de limiter la course à 24 heures mais plutôt le découpage des barrières horaires qui selon moi doit garder une certaine cohérence pour que le passage à la limite d'une barrière ne soit pas synonyme d'élimination à la suivante.

Errements et hallucinations jusqu'au lit

Le corps et l'esprit savent que la course est finie, ça se matérialise d'une part par une démarche qui contraste avec celle m'ayant amené sur la ligne d'arrivée, mais aussi un esprit qui vagabonde et se laisse aller.

Je ne ressens pas la fatigue mais les arbres se transforment en humains et je me fais avoir la première fois, stressé de faire une mauvaise rencontre avant de découvrir que c'est mon esprit qui me joue des tours.

J'ai pourtant fait plusieurs fois ce chemin les jours précédents, mais je suis pris d'un doute en marchant le long de l'Arve : ais-je raté la bifurcation à gauche ? Je poursuis un peu puis décide de rebrousser chemin, identifie un passage et me retrouve dans un espace boisé et une impasse. Après deux autres tentatives je décide de rebrousser totalement chemin pour prendre l'autre chemin menant à mon logement, chemin plus facile à suivre. Là où en pratique je devrais mettre 20', j'ai bien du mettre 45' pour me rentrer.

Le temps de prendre une douche et je me couche peu avant 6h, pour une courte nuit  (récupératrice néanmoins) puisque je me réveille à 8h30 (réveil planifié à 9h) pour tout ranger et prendre la route du retour (voiture de location jusqu'à Annecy, puis train).

Retour sur ma préparation

Ma préparation pour cette course reposait sur 2 grands rendez-vous :

  • L'Ultra du Pas du Diable (120 km fin avril)
  • La Maxi-Race (82 km en relais fin mai)

Autant de courses que de sorties entraînements.

En effet, j'ai été victime d'une entorse à la cheville lors de l'Ultra du Pas du Diable que j'ai abandonné après 76 km. J'ai fait des soins et de la rééducation / travail en salle, pour reprendre en extérieur la veille de la Maxi-Race.
Sur la Maxi-Race, j'ai couru 3 des 4 tronçons (soit 60 km) et me suis faite une légère rechute à la cheville (retour 2 semaines en arrière), ce qui fait que - le travail aidant - je n'avais recouru que 5 jours avant le départ de la course.
Cette dernière sortie, sur 10 km, j'avais décidé de la faire avec mes Vivobarefoot Primus Lite, ce qui n'était pas la meilleure des idées (fort indice minimaliste) puisque j'ai traîné jusqu'à la veille du départ des douleurs aux orteils sur un pied (opposé à celui de la cheville blessée).

Je n'ai pas ressenti de façon vive cette douleur pendant le 90 km du Mont-Blanc, mais elle est bien de retour depuis l'arrivée et la phase de récupération est sensiblement la même.

Deux hypothèses pas forcément exclusives :

  • j'ai compensé par rapport à la cheville blessée
  • mes pieds ne sont pas encore complètement près pour l'indice minimaliste / distance parcourue

L'ostéopathe pourrait m'éclairer prochainement sur ce point.

Chaleur et hydratation

Dire que je n'ai pas souffert de la chaleur serait mentir, néanmoins cela ne m'a pas marqué tant que cela. Ce qui m'a marqué est la couleur de mes urines qui, malgré mon hydratation complétée par des apports de sels, est restée bien sombre. J'avais pris sur le village des pastilles électrolytes Tā sur un stand vendant des gels Gu et des Clif Bar (Tā est inconnu au bataillon, même en cherchant bien sur Internet). A part le goût qui m'a plu, je n'en ai pas senti les bénéfices et me suis rabattu sur les quelques gélules Precision Hydration qu'il me restait.

Pour les prochaines courses, ce sera donc un retour à Precision Hydration qui jusque là ne m'a pas déçu et que j'avais un peu abandonné car ils avaient un temps privilégié les sachets de poudre aux tubes de pastilles.

Le choix des chaussures

Lors de l'Ultra du Pas du Diable fin avril, non seulement j'ai été meurtri par cette entorse qui m'a privé de finir la course et m'a rendu la préparation du 90 km du Mont Blanc délicate, mais mes Altra Lone Peak 3.0 ont également rendu l'âme avec des déchirures sur le côté de chaque chaussure. Je savais qu'elles arrivaient en fin de vie étant donné leur kilométrage (800 km) et les terrains que je leur avais fait endurer, mais j'espérais qu'elles puissent m'accompagner jusqu'à la mi-saison.

Mes Altra Superior 2.0 ayant subi le même sort (plus faible kilométrage, mais davantage de sorties), il ne me restait plus que trois options :

  • les Altra Superior 3.5 (23 km au compteur)
  • les Vivobarefoot Primus Trail FG Iffley (5 km au compteur)
  • acheter de nouvelles chaussures

Les connaisseurs auront compris pourquoi j'ai tout de suite écarté les Vivobarefoot dont l'indice minimaliste est le plus élevé. Quant à acheter de nouvelles chaussures, ayant déjà fait d'autres achats ces derniers temps, cela ne me paraissait pas raisonnable.

J'ai donc décidé qu'il était temps de franchir un nouveau cap dans ma transition, et de laisser une chance aux Superior sur une distance Ultra (40 km ayant été le max avec les Superior 2.0).

Cette décision n'est pas totalement dénuée de sens :

  • c'est le modèle avec lequel je me sens le mieux dans la gamme Altra
  • l'entorse fin avril m'a fait réfléchir sur les conditions ayant provoqué cette blessure et la réponse est évidemment de tendre vers plus de minimalisme
  • le risque de rechute et le besoin de travailler la proprioception vont dans ce sens

Les hypothèses ont été validées à l'occasion de la Maxi-Race où j'ai couru 17 km puis plus tard 42 km avec.

Sur les 90 km du Mont-Blanc, je n'ai ressenti aucune limitation de la chaussure pendant 80 km et aucun effet néfaste typique d'une approche zéro drop / minimaliste (mes mollets vont bien, peut-être même trop bien si je veux nourrir des regrets). La seule gêne intervenue sur les 13 derniers kilomètres vient d'échauffements sous la semelle et de quelques ampoules qui se sont formées. Changer de chaussettes et mettre un peu de crème aurait sans doute réglé ce problème, qu'importe cela ne m'a pas spécialement handicapé et les pieds auront vite récupéré bien que les échauffements aient été entretenus par les températures du moment.

D'ailleurs, modulo ces petites précautions d'usage, mon choix est fait : ce sont bel et bien les Altra Superior qui m'accompagneront fin août pour le GRP Tour des Cirques (120 km) !

Conclusion

Ce fût ma première grosse course sans la famille auprès de moi. Cela m'a laissé un sentiment de vide avant et pendant la course, et a sans aucun doute eu un impact fragilisant sur le mental.

Là où habituellement je cours aussi pour la famille, j'étais davantage dans une bulle qui pouvait me donner le sentiment de ne courir que pour moi.

Il est tentant de comparer les courses du Marathon du Mont-Blanc et celles de l'UTMB, je m'y essaie en me focalisant sur les courses que j'ai faites (à savoir le 90 km, l'OCC, la CCC) :

  • au Marathon du Mont-Blanc, le retrait des dossards se fait comme à n'importe quelle course où il faut donner de la visibilité aux sponsors : passage obligé au village pour atteindre la zone de retrait. Ce n'est pas le cas pour l'UTMB.
  • le 90 km du Mont-Blanc démarre à 4h. Pour le coureur moyen c'est être un peu dans l'anonymat au départ, et beaucoup à l'arrivée, là où sur l'UTMB l'exposition est meilleure (l'OCC et la CCC démarrent vers 9h). Evidemment, partir à 4h a ses avantages par rapport à la chaleur, mais ce n'est pas le critère que j'ai retenu
  • les barrières horaires sur les courses du Marathon du Mont-Blanc sont plus exigeantes
  • le 90 km du Mont-Blanc présente moins de portions roulantes que la CCC
  • sur la base de mes souvenirs, les montées de la CCC sont plus éprouvantes là où certaines des montées du 90 km sont plus techniques
  • sur les courses de l'UTMB il est fait beaucoup plus de rigueur du respect des règles de ravitaillement / assistance, avec une vraie séparation qui certes peut être mal vécue mais mets tout les coureurs à égalité, sur le 90 km du Mont-Blanc certains ravitaillements étaient envahis par les suiveurs / famille
  • sur la CCC, Champex constituait à la fois une zone d'assistance mais aussi un ravitaillement pour bien se nourrir (pâtes), je n'ai rien vu de tel sur les 90 km du Mont-Blanc
  • j'ai vu moins de monde (supporters) aux différents points de contrôle sur les 90 km du Mont-Blanc en comparaison à mes courses de l'UTMB où les exposants (bien plus nombreux, et complétés par les organisateurs de courses, trouvent tout de même leur public qui vient spontanément).

Prendre ma revanche ? Je ne sais pas, il y a tellement de choix de course sur cette période que ça ne sera sans doute pas de si tôt (et le principe du tirage au sort risque même d'amplifier cette intention).