J'ai pris le départ de mon premier trail en mars 2015 à l'occasion de l'EcoTrail de Paris, sur le 30 km.
Deux ans que j'attendais cette occasion : malade et de retour de blessure en 2013, épuisé de ma semaine en 2014, je n'avais pas pu honorer mon inscription par le passé.

Bien évidemment, je n'arrivais pas complètement novice pour autant par rapport aux caractéristiques de cette course, à savoir 30 km pour 518 m de dénivelé positif.

Avec deux marathons à mon actif, ainsi que plusieurs semi-marathons ou équivalents, la distance n'était pas une inquiétude.

Concernant le dénivelé, je considérais que deux courses comme Paris - Versailles (220 m de dénivelé positif sur 16 km) et Paris - Saint-Germain La Course (165 m de dénivelé positif sur 20 km) pouvaient m'aider à appréhender l'effort.

Enfin, j'avais eu l'occasion de participer en janvier 2013 à une session de reconnaissance lors de laquelle j'ai pu suivre de précieux conseils et me familiariser avec le profil type du parcours en forêt. Pour l'anecdote, c'est lors de cette reconnaissance (qui proposait l'essai de chaussures et textiles) que je me suis à plusieurs reprise foulé la cheville, ce qui avait compromis ma préparation à l'époque.

La préparation

La course arrive plutôt tôt dans la saison (21 mars), ma préparation n'étant pas facilitée par un séjour rando-gastronomique à La Réunion fin décembre pendant 3 semaines, qui a toujours une conséquence non négligeable sur ma courbe de poids.

Mais contrairement à d'autres années, j'ai réussi à m'organiser de façon assez satisfaisante si on écarte deux périodes de gastro, rhume, et compagnie :

  • 8 km le 28 décembre
  • 12 km le 4 janvier
  • 9 km le 7 janvier
  • WE ski les 10 et 11 janvier à Val-Thorens
  • Les Foulées de Vincennes (10 km) le 8 février
  • 13 km le 15 février
  • 10 km le 21 février
  • Semi-marathon de Rambouillet (21 km) le 8 mars
  • 13km le 15 mars dans la forêt de Saint-Germain avec mes premières chaussures de trail (Saucony Xodus 4.0)

Mes objectifs

Il est toujours délicat de se fixer des objectifs sur une course qu'on n'a jamais pratiqué. Les enjeux étaient les suivants :

  • Valider une première expérience de trail, afin de pouvoir en réaliser de plus exigeants par la suite
  • Tester sur une distance significative mes Saucony Xodus 4.0
  • Ne pas prendre de risques
  • Terminer en moins de 3 heures (mes RP - records personnels - sur semi-marathon et marathon étant respectivement de 1h39 et 4h)

Zoom sur l'EcoTrail de Paris 30 km

L'EcoTrail c'est une manifestation éco-responsable dont la première édition a eu lieu en 2008.

On demande notamment aux participants :

  • de faire du tri dans leurs déchets aux zones de ravitaillement
  • de se munir d'une pochette déchet pendant la course
  • de disposer d'un gobelet personnel d'au moins 15 cl pour limiter l'usage de gobelets (en carton) aux ravitaillements

L'EcoTrail c'est plusieurs courses le samedi, notamment sur la partie Trail (en 2015) des distances de 30, 50, et 80 km. Toutes ces courses ont pour arrivée la Tour Eiffel, mais chacune a son propre point et horaire de départ dans l'ouest parisien.

Le départ des 30 km est donné à Meudon et se revendique à 82% de chemins et sentiers (soit 24,6 km).

Pour 47 € j'ai eu droit à :

  • un petit déjeuner sur l'aire de départ (j'avoue ne pas en avoir abusé)
  • un unique ravitaillement (exhaustif) jalonnant le parcours au Domaine national de Saint-Cloud (km 21,5)
  • un t-shirt finisher à l'arrivée
  • un accès aux infrastructures du centre sportif Emile Anthoine près de l'arrivée pour pouvoir prendre une douche et se changer
  • un déjeuner gratuit (sur réservation) à l'intérieur du centre sportif, et toujours dans une logique "éco"

Ma course de l'intérieur

L'avant course

J'ai suivi les consignes et ai rejoins l'aire de départ en empruntant les transports en commun (Tramway 2, puis un peu de marche pour monter jusqu'à l'avenue du Château à Meudon).

Il fait frais, il n'y pas trop d'humidité et pas de vent. Je ne suis pas frileux mais je m'équipe tout de même d'un cycliste mi-long et short, d'un bonnet, et de 3 couches pour le haut : un maillot manche longue type Nike Pro Combat, un maillot de course classique, ainsi qu'une sur-veste sans manches.

N'étant pas aguerri du format trail, et compte-tenu de l'équipement obligatoire, j'ai combiné le CamelBack qu'Ellène m'avait offert il y a quelques temps avec un petit sac complémentaire. A voir certains coureurs dans la zone de départ, soit le règlement n'est pas respecté, soit le matériel est très bien caché / optimisé (ce qui n'est pas impossible pour partie).

Mon sac une fois déposé à la consigne (camions qui partiront direction l'arrivée), je fais la queue pour profiter de toilettes écologiques (une des consignes de l'organisation étant de privilégier ces installations devant la tentation d'arroser directement dame nature), puis je profite de l'avenue de départ pour faire un petit échauffement.

Je découvre qu'il y aura plusieurs vagues de départ à partir de 10h. Je prends donc mon mal en patience et démarre avec la troisième (et avant-dernière) vague.
La ligne droite du départ, bien qu'en faux plat montant, permet de prendre le départ dans de bonnes conditions compte-tenu de la largeur de l'avenue. J'étais néanmoins surpris de voir des coureurs s'arrêter dès le premier kilomètre pour satisfaire un besoin naturel.

La forêt et les premières côtes

On rentre dans la forêt et aborde une portion qui permet de se mettre en jambe et trouver ses repères, avant d'arriver sur la première montée et l'enchainement avec la descente.

![](/content/images/2016/07/eco-trail-30km-foret.jpg)

J'ai fait la première montée en courant, mais les suivantes se sont faites en marchant, ceci pour plusieurs raisons :

  • j'ai rapidement senti que je n'avais pas de super jambes (la faute à l'enchaînement de la course après une semaine de travail ?)
  • la fatigue physique qu'occasionne cet effort (l'idée était de se préserver pour la fin de course)
  • les embouteillages qui nécessitent encore davantage d'efforts physiques

En effet, arriver lancé et devoir stopper net même avant la montée car une longue file de coureur occupe la montée est assez frustrant et casse bien le rythme : j'ai beau en avoir profité pour m'alimenter, ça m'a perturbé (sans doute l'esprit de compétition issu de la course sur route). C'est malheureusement arrivé à plusieurs reprises, et ceci malgré une répartition des coureurs en vagues au départ.

A l'inverse, je n'ai pas ressenti les mêmes difficultés sur les descentes (le sol était relativement sec) : je descendais souvent plus vite que les autres coureurs mais je me suis rarement senti bloqué et ai pu profiter d'autres trajectoires pour effectuer mes dépassements en toute sérénité (merci les chaussures).

Je ne sais pas trop en expliquer l'origine précisément, mais les premières douleurs sur le haut des genoux (je décrirai ça plutôt comme une tétanisation des muscles du haut des genoux / bas des cuisses) sont apparues avec les premiers passages sur le bitume. Peut-être avais-je trop forcé sur les descentes et que ce changement de revêtement a révélé les effets sur mes muscles non habitués à ce type d'effort.

Le ravitaillement

J'ai néanmoins tenu un rythme aux alentours des 10 km/h jusqu'au ravitaillement où j'ai pris mon temps pour me restaurer et enlever mon bonnet qui me protégeait du froid jusque là.

Sur un grand espace on pouvait prendre des aliments solides qu'on retrouve sur les courses classiques (bananes, oranges, pain d'épice, sucre, etc.) et aussi remplir nos tasses ou autres contenant avec des boissons énergétiques en libre accès dans de gros bidons. On pouvait même disposer de barres énergétiques. Et bien entendu, on trouvait des poubelles avec tri et de nombreux bénévoles pour nous guider.

Source : [Le Figaro](http://sport24.lefigaro.fr/var/plain_site/storage/images/free-zone/actualite/eco-trail-de-paris-les-cinq-conseils-essentiels-pour-reussir-sa-course-797104/20586027-2-fre-FR/Eco-Trail-de-Paris-les-cinq-conseils-essentiels-pour-reussir-sa-course.jpg)

Après un passage aux toilettes et une petite photo de la vue qu'on pouvait avoir sur Paris, je me suis lancé dans la descente avec un rythme soutenu pour arriver sur le Domaine National de Saint-Cloud. Fin des montées / descentes et de la forêt, et début des premières difficultés physiques avec le plat et un revêtement plus classique des courses sur route.

Une dernière portion en (quasi) bitume

La suite n'a été qu'alternance de course modérée et de marche à pied pour calmer les démarrages de crampes sur le haut de genoux. J'ai même du m'arrêter un moment pour m'étirer.

Vous l'aurez compris, cette dernière portion de bitume plus difficile à encaisser pour les articulations. Je ne garde pas de souvenir particulier de ces derniers kilomètres, si ce n'est quelques escaliers à monter / descendre. Dans l'absolu, aucune difficulté majeure, mais dans le contexte d'un trail c'est une portion beaucoup moins agréable et plus douloureuse pour les articulations.

Les difficultés physiques sur la fin ne m'ont évidemment pas empêché d'arriver, certes au delà de l'objectif que je m'étais fixé, en 3h27'
Arrivée qui avait lui près de la Tour Eiffel côté quai : je n'ai pas vraiment matérialisé la ligne d'arrivée et je trouve que les dernières marches à monter (sorte de podium) étaient superflues.

Avec un temps intermédiaire de 2h07' au ravitaillement (10 km/h de moyenne), l'objectif de 3h n'était pas si irréaliste que cela, et je n'aurais pas pensé en début de course que ce soit la portion sur route qui me pénalise autant (6,9 km/h de moyenne).

L'essentiel est là cependant : je suis finisher de mon premier trail, sans blessure, et avec des pieds ravis des Saucony Xodus 4.0.

L'organisation à la loupe

Je n'en ai pas parlé au préalable, mais le retrait des dossards se fait depuis 2015 les jeudi et vendredi Porte de Versailles à l'intérieur du salon Destination Nature, de quoi en profiter pour visiter quelques exposants spécialisés trail, ou d'autres espaces du salon orientés randonnées et sports.

Je retiens de cette édition 2015 du 30 km :

  • des montées pentues pour lesquelles il faut marcher, mais avec parfois de gros embouteillages même avant que ca ne monte (malgré un départ par vagues)
  • des toilettes "éco" sur l'aire de départ en quantité trop faible (le temps d'attente pouvait décourager de les utiliser)
  • un ravitaillement de fin de course un peu léger (voire inexistant) pour la partie solide (à moins que je sois passé au travers étant donné que ça n'avançait pas trop et que ma famille m'attendait)
  • l'absence d'indications kilométriques le long du parcours (même sur la fin)
  • une partie ville sur la fin qui enlève du charme au concept de trail
  • je n'ai vu que deux toilettes sur le ravitaillement intermédiaire, ce qui évidemment n'encourageait pas vraiment les nombreux participants à privilégier l'infrastructure plutôt que de se soulager dans la nature
  • la qualité et variété du ravitaillement pendant la course
  • de nombreux bénévoles pour nous guider sur le chemin et sécuriser nos passages sur la route, sans compter le balisage du parcours
  • la mise à disposition d'infrastructures pour se changer et prendre une douche après la course


  • le déjeuner gratuit à l'intérieur du centre sportif, et toujours dans une logique "éco"
  • la remise d'un t-shirt finisher

Découvertes

Voici quelques découvertes faites en marge de ma participation, que je vous partage :

Bilan

Après 2 ans à ne pas être dans les bonnes conditions pour prendre le départ, je suis content d'avoir bouclé mon premier trail, et d'avoir en ma possession des chaussures appropriées à cette pratique.

Je découvre à cette occasion qu'être finisher me donne le bénéfice d'1 (nouveau) point ITRA (International Trail Running Association : association née en juillet 2013). En mars 2015, ce détail n'avait pas vraiment d'importance à mes yeux (affaire à suivre).

Mes courses ont toujours eu lieu le dimanche, et faire une course le samedi matin n'est pas du tout comparable car la fatigue de la semaine pèse beaucoup.
Si tout va bien, promesse était donc faite qu'en 2016 je m'élancerai sur le 50 km, mais cette fois avec une meilleure préparation et un jour de repos la veille.

Un porte dossard ca simplifie quand même grandement les choses quand on a besoin de s'adapter à une température plus faible que celle à laquelle on s'attendait (fastidieux de défaire le dossard pour le remettre sur la surcouche, sans compter l'opération inverse qui m'a découragé d'enlever la surcouche une fois sorti de la forêt).

Je n'ai manifestement pas assez bu (je manque d'habitude) et une version plus complète de mon CamelBack devrait m'éviter à l'avenir de prendre un sac complémentaire pour transporter couverture de survie et autre matériel.

Enfin, après cette petite entrée en matière, rendez-vous était pris pour un morceaux deux fois plus gros, j'ai nommé le Trail d'Yonne 63 km début mai 2015.