Après 11 ans passés salarié en ESN, la bascule à mon compte / en freelance m'a offert des opportunités qui ne m'avaient pas été accessibles avant.
La formation
Tout d'abord la formation, thématique qui est à l'origine de ma démission puisque l'opportunité de porter l'offre formation de mon dernier employeur, avec la même énergie que j'ai pu donner sur mes précédents rôles transverses, n'est pas arrivée. Je ne m'en étais pas fait une priorité après ce "revers", et l'objectif était tout sauf rechercher une telle opportunité ailleurs. Concentré sur l'arrivée au monde de Timo, et discret par rapport à ma disponibilité sur le marché, c'est un peu par hasard que j'ai été interpellé par une annonce sur LinkedIn de Simplon qui cherchait un formateur Java. Pour moi, faire et faire-faire sont deux éléments indissociables pour être un bon leader (certains diraient manager, je me tiens à un terme qui se base sur la reconnaissance et non l'organigramme), former des débutants à l'univers Java était donc tout sauf une régression. De plus, le contexte, que ce soit la raison d'être de l'entreprise ou celui de la mission qui m'était confiée, m'avait interpellé.
Quinze mois plus tard, fort d'un contrat en portage salarial je prospectais pour la suite et étais sollicité par Webforce3 pour l'élaboration d'un référentiel pédagogique et la mise en place des ressources et contenus à mettre à disposition des formateurs. Une prestation qui nécessitait une approche contractuelle différente de la régie et donc délicate par rapport au modèle du portage salarial (où la société de portage pouvait être engagée sur le résultat). Ca tombait bien puisque Ellène qui avait repris en CDI ne se voyait pas redevenir freelance à cette époque : j'ai donc repris l'EURL familiale et pouvait donc plus aisément proposer des dispositifs sur mesure (sur le besoin en question, un forfait agile par lotissement piloté par la qualité et le budget). Outre ce forfait, j'ai par la suite animé et construit des formations qu'elles soient courtes ou longues, et suis resté ouvert à la possibilité de donner des cours en écoles.
Ce forfait, traité en full distanciel, nécessitait d'être réparti sur au moins un trimestre, j'avais donc de la bande passante pour une autre mission. Là encore, c'est une activité que je n'avais pas rencontrée dans mes salariats qui s'est exposée à moi. En contact (anonyme) via un intermédiaire 2 mois plus tôt (planning et disponibilité n'ayant pas collés), j'ai été contacté début janvier (2018) via Malt par CAST Software (sans que mon interlocuteur ne sache que nous avions déjà été en contact) une société que je ne connaissais pas à l'époque.
L'audit / conseil
Je n'avais pas grand chose à mettre sur la table pour convaincre de la légitimité à compléter un dispositif d'audit de code, si ce n'est mon expertise et expérience en environnement Java, des situations d'encadrement, et de modeste situations de relecture de code pour les projets / produits sur lesquels je suis intervenu. L'opportunité me motivait et j'ai concédé un effort commercial afin que, grand merci à lui, Pascal me retienne pour un ensemble de 3 audits. Près de 5 ans plus tard, une dizaine d'audits, ainsi qu'une mission de conseil / accompagnement en architecture, font le fruit de cette collaboration. Bien évidemment, réaliser un audit avec ou sans les outils d'un partenaire pure player est difficilement comparable, et le focus n'est par conséquent pas le même. Pour autant, avec le temps et mes autres prestations "terrain" j'ai pu prendre du recul sur les enjeux d'un audit (de code, de logiciel, de produit, de SI). Là où ces jours on entend beaucoup parler de Cybersécurité, j'estime qu'un audit couvre un ensemble beaucoup plus large que la sécurité (partie émergé de l'iceberg ?), périmètre qu'on pourrait mettre en perspective avec la norme ISO 5055. C'est d'ailleurs Sylvain CAILLIAU, Directeur Technique CAST Software, qui se prête à l'exercice de vulgarisation de cette dernière, ce qui est bien utile quand on constat qu'il faut payer pour accéder au texte complet de la norme (bien dommage de la part de l'ISO cette commercialisation).
Ces expériences, et la prise de recul qui va concernant le plan organisationnel (enjeux à l'origine de l'audit, sponsor de l'audit, parties prenantes, etc.) m'ont amené à intensifier ma veille sur ce domaine que je trouve de plus en plus large surtout si on s'arme d'ambition d'être capable d'auditer en continu (quoi de plus légitime à partir du moment où on déploie en continu ?).
Une question de légitimité
Que ce soit pour la formation ou pour l'audit, j'estime que pour être légitime il faut se confronter au terrain. La récompense sera alors très appréciable car en faisant sincèrement mon travail de formateur / auditeur j'ai pu renforcer mes connaissances en faisant de la veille indirectement, soit pour préparer des explicitations, soit pour comprendre un existant et pouvoir donner un avis le plus objectif dessus.
Le coéquipier
Mais avant d'avoir ce type de récompenses (parfois dans la douleur quand la zone de confort est faible par rapport au périmètre) il faut pouvoir justifier de sa capacité à donner un retour d'expérience. J'en arrive ainsi à une posture plus classique que j'aime à nommer coéquipier dans une équipe produit, laquelle peut évidemment se décliner de différentes façons : développeur, lead développeur, tech lead, facilitateur (pour ne pas dire Scrum Master ou coach), architecte, etc. Je préfère retenir le terme coéquipier car il a une signification importante à mes yeux quelle que soit le rôle : la proximité avec l'équipe. Si on parle par exemple de coaching technique / craft qui pourrait être vu comme un aboutissement, je ne l'envisage pas autrement qu'en étant immergé dans l'équipe et en vivant avec l'équipe (on pourra parler de posture basse) là où plus l'organisation est grande, plus on se retrouve avec des cellules de coach qui sont mandatés pour aider / coacher de 2 à 5 équipes en même temps.
Quoi qu'il en soit, que ce soit en tant que salarié ou désormais en tant que freelance, c'est une posture qui s'accordait avec des missions longues, missions pour lesquelles j'accepte de monter à maximum un 4/5 ème annualisé. Cette limite trouve son origine non seulement dans l'objectif de garder du temps pour moi (administratif, veille, famille, etc.) mais aussi dans l'idée d'avoir du temps pour incarner les deux autres postures ... sauf à mêler les 3 postures sur une intervention qu'on pourrait qualifier de mission idéale.
C'est ainsi toute une réflexion que j'ai pu avoir il y a quelques années lorsque j'ai eu envie d'associer un logo / une identité à ma société (AgileDev), complétant le nom que j'avais il y a bientôt 11 ans suggéré à Ellène lorsqu'elle l'a créée.
Ce logo représente donc mon offre de valeur, offre que l'on retrouve également au travers des activités de la société HackYourJob dont je suis associé.
HackYourJob est certifiée Qualiopi et se positionne certes en premier lieu sur le plan de la formation, mais elle nous (les 6 associés freelances) sert également à prendre collectivement les autres postures.
Comme une renaissance
Historiquement, j'ai préfixé mon intitulé de poste par [Freelance] pour réduire les sollicitations pour du salariat. Avec le temps je trouve que ca prend trop de place / importance là où j'ai pour habitude d'intervenir pour mes clients sans faire de différence salarié / prestataire sur le plan de l'implication.
J'ai donc décidé que le [Freelance] Agile Java Craftsman était périmé. Vive le #Formateur #Auditeur #Coéquipier Agile Java Craftsman