En route vers le minimalisme

Aujourd'hui, je squatte le blog d'Eric pour vous parler d'un sujet qui me tient à coeur : le minimalisme.

Qu'est-ce que c'est ?

Le minimalisme est la simplicité volontaire. Le but est donc de diminuer ses possessions à l'essentiel et de chercher le bonheur dans ce que l'on vit et pas dans ce que l'on possède.

Comment ai-je découvert le minimalisme ?


Cela a commencé par la naissance de notre premier enfant. J'ai vite été débordée par les évènements. Le boulot, l'association, la maison et le bébé, je n'y arrivais pas et l'épuisement me guettait. J'ai donc commencé à chercher des blogs de mamans actives et débordées pour me faire à ma condition de maman. Je suis ainsi tombée sur des blogs fort intéressants qui parlaient de slow life (Zen et organisée) et de minimalisme (Maman s'organise).
Ces blogs expliquent que l'on veut trop en faire lorsqu'on devient maman. On veut tout faire mais par manque de temps on bouscule tout le monde surtout nos petits qui n'ont aucune notion du temps et vivent dans leur petit monde. Il est aussi compliqué de s'organiser dans une maison surchargée d'objets comme c'est le cas chez nous. Trop de vêtements à laver/repasser/plier/ranger, trop d'objets à dépoussiérer à ranger dans de nouveaux meubles que l'on doit acheter par manque de rangement.

Initiation

Pour m'initier au minimalisme, j'ai appliqué la méthode Konmari dans son livre La magie du rangement.

Le principe est de faire le tri dans ses possessions par catégorie et de ne garder que ce qui nous apporte de la joie et remercier puis se débarasser de ce qui ne nous en apporte pas. J'ai respecté les premières étapes : trier la garde-robe puis les livres, les produits de beauté, les objets de la cuisine et les goodies de conférence. Je me suis limité aux objets qui m'appartiennent car il s'agit d'une démarche personnelle bien que je sois tenté de trier dans les affaires des autres membres de la famille. Car l'une des règles d'or dans le minimalisme est de se concentrer sur SES affaires et de respecter ceux des autres.

Se débarrasser du haut que l'on ne met jamais car trop compliqué à repasser ou ce t-shirt de conférence homme trop grand permet de s'alléger l'esprit de faire le point sur notre façon de consommer et notre rapport avec nos possessions. Pourquoi n'utiliserai-je pas cette belle vaisselle tous les jours au lieu d'attendre que l'on ait des invités ? Et qu'en est-il de la trentaine de stylos entreposés dans des pots et les tiroirs ? Sachant qu'un stylo permettrait d'écrire en moyenne 3 romans, il faudrait que j'en écrive 90 pour tous les utiliser.
Je deteste le ménage et ranger, le minimalisme convient donc parfaitement à la flemmarde que je suis.

Après quelques semaines de tri, j'en arrivai aux conclusions suivantes :

  • il faut vraiment que j'arrête de prendre des goodies en conférence;
  • je dois bannir de ma garde robe les vêtements compliqués à repasser;
  • posséder moins d'objets mais beaucoup plus durables et se préoccuper de leur origine et de comment il a été fabriqué.

Les vêtements

A propos des vêtements, j'ai vu le gain de temps que cela m'a apporté. Bien que j'en possède moins, je n'hésite plus sur ce que je vais mettre le matin, tous les hauts vont avec tous les bas. Efficacité garantie ! Il est aussi plus facile de faire sa valise. Pour les longs séjours, j'emmène la quasi-totalité de mes affaires qui peut tenir dans une valise de cabine. Et pour les grandes occasions, je loue ! Je suis plus attentive sur l'origine des vêtements et privilégie le local (j'ai trouvé du Made in France !) et les vêtements d'occasion. Ces choix me sont venus du livre Zéro déchet de Bea Jonhson qui explique que le meilleur déchet est celui que l'on ne produit pas. Il est donc mieux de piocher dans les ressources déjà produites comme le marché de l'occasion. Elle dit aussi que notre porte-monnaie a plus de pouvoir qu'un bulletin de vote, donc consommer ce qui vous parait le plus juste permet de soutenir une certaine économie et de dire non aux autres. Elle prône également le minimalisme.

Une nouvelle vision

Après les objets, je suis passée au virtuel, je me suis désabonnée de beaucoup de newsletters que je ne lisais plus. J'ai fait du ménage sur mon feedly, bref je simplifie ma vie car voir autant de mails non lus devenait une angoisse. Pourquoi est-ce que je laisse des mails pour cette boutique en ligne alors que je n'ai pas besoin de vêtements ? Au boulot, mes journées sont plus courtes et plus intenses, j'essaie d'être plus pragmatique et d'éviter de perdre de l'énergie sur des choses inutiles. Je supprime plus facilement de code qu'avant aussi.

Et avec les autres

Il n'est pas toujours facile d'affirmer ce mode de vie dans notre société, un exemple qui nous est arrivé récemment : les photos de classe. Notre aîné est maintenant en moyenne section et à chaque début d'année a lieu la séance photo. Les prix incitent à prendre le package complet avec une photo de notre fils dans une dizaine de format petit, moyen, grand format, en noir et blanc et une photo de classe. Nous avons donc pris le package pour sa première année. Fiers des belles photos de notre fils, nous l'avons rangé avec les autres photos ... dans un placard. Et nous l'avons oublié tout simplement jusqu'à cette nouvelle année où on nous parle d'une nouvelle séance. Nous avons donc décidé de prendre bien que plus chère, deux photos de fiston (pour les grand-parents) et sa photo de classe. Simple non ? Pas tant que ça car les packages sont imprimés par défaut lorsqu'on demande des photos. La maîtresse se retrouve donc avec des photos à jeter car on ne les prend pas. Visiblement notre demande lui a paru farfelue. Cette anecdote nous a donc servi de leçon, la prochaine nous allons donc appliquer la première règle des adeptes du zéro déchet : refuser. Tant pis pour les photos de classe. Je ne pense pas que cela manquera à notre fils, les souvenirs ont plus de valeurs qu'une dizaine de papiers glacés. Sera-t'il déçu ? Se sentira-t'il exclu ? Ce sera à nous de l'accompagner et de le sensibiliser à notre démarche.

Le chemin vers le minimalisme est encore long mais j'avance "ti lamp, ti lamp" (tout doucement en créole réunionnais) entraînant dans mon sillage le reste de la famille.